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gnon monta sur la balance. Elle enregistra deux cent vingt-quatre livres et quart.

— C’est votre cigare ! lui dis-je en badinant.

— Je raconterai ça, ça en vaut la peine. Paul, as-tu déjà vu un « guesseux » comme lui ? Se tournant de mon côté, avec un grand sérieux, il ajouta : Gageons que vous pouvez « guesser » mon état de fortune !

— Ça, c’est plus difficile. Je vous prie de m’en faire grâce. Ce que je puis vous dire, cependant, assez sûrement, c’est que votre fortune remonte à vingt ans à peu près.

— Dites donc, vous, vous n’êtes pas un « guesseux », vous êtes un devin !

— Non, j’observe, voilà tout. Tenez, si je vous disais que votre compagnon n’est pas aussi riche que vous ?

— Vous avez encore raison : ma fortune quadruple la sienne. Tout de même, c’est un homme assez en moyens.

— Alors, vous êtes immensément riche ?

— Immensément ?… Immensément ?… Non ! Je ne suis pas un Rockefeller, mais j’ai bien deux beaux petits millions…, bien investis… dans des entreprises anglaises. Vous savez, les Anglais, ça a la bosse des affaires.

— Votre bosse commerciale n’est pas des moindres, puisque, à votre âge, vous possédez deux millions de dollars !