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— Vous me faites rire ! J’arrive de Nice, où j’ai passé l’hiver. Je vous en raconterai de bonnes ! Vous avez raison : il vaut mieux marcher que de se laisser choir sur une banquette. Tu viens, Paul ? dit-il en se tournant du côté de M. Dufour.

— J’te suis, Adolphe, répondit celui-ci de sa bouche molle.

— Paul, tu es le plus complaisant des amis ! Tu sais, quand on ne marche pas assez, on prend de l’embonpoint sans s’en apercevoir. Puis, se tournant de mon côté, il me demande : Combien pensez-vous que je pèse ?

Je me donnai un air de connaisseur, en le toisant d’abord des pieds à la tête ; ensuite, je tâtai ses mollets, ses biceps et ses épaules. Puis, d’un air savant, je lui dis :

— Deux cent vingt-quatre livres.

— Vous parlez au diable ! Je me suis pesé avant souper et je pesais exactement deux cent vingt-trois livres.

— Oui ; mais vous n’aviez pas soupé ! C’est pourquoi j’ai dit deux cent vingt-quatre.

— Si nous allions vérifier sur la balance ? Tu viens, Paul ?

— Si ! allons-y, répondis-je pour les deux. Nous nous dirigeâmes vers le hangar situé en arrière de la cuisine, où était la balance servant à peser les articles alimentaires achetés pour le compte de l’hôtellerie. Mon compa-