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— Vous m’apprendrez à réciter des vers ! dit Cécile, en guise de félicitations.

Allie se contenta de sourire, en regardant Marie et Olive.

— Marie et Olive, récitez-nous des vers ! dit Cécile. Maman doit vous en avoir appris !

Malgré son attachement à Allie et ma permission de l’appeler maman, Cécile avait continué à dire « ma tante », lorsqu’elle s’adressait à sa mère adoptive. C’était la première fois qu’elle laissait échapper le nom de maman, qui lui était souvent monté aux lèvres sans qu’elle pût l’articuler. Ses joues se colorèrent et elle resta un moment interdite.

— J’ai voulu dire : votre maman ! dit-elle.

— Ah ! tu peux dire maman, va ! reprit Olive.

— Oui, répétèrent Marie et Jacques, puisque tu es notre petite sœur !

Cécile se leva et alla déposer sur les joues d’Allie un baiser d’affection filiale, en lui disant à l’oreille : « Faites donc réciter des vers à Marie et à Olive ! »

Cette dernière s’exécuta aussitôt et récita Les doigts enlacés.

Un silence de mort suivit cette déclamation. Olive, qui possédait la voix de sa mère, avait aussi hérité de ses talents pour la déclamation. Nous étions tous trop émus pour applaudir. Le