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d’un cœur généreux comme celui d’Allie enveloppent dans une douce étreinte les êtres qui en sont l’objet.

Je répondis plus amplement à la question de Cécile.

— Ma chère Cécile, Mme  Montreuil ne nous quittera plus. Nous avons besoin d’elle, comme elle a besoin de nous, pour refaire notre vie canadienne ! Aimes-tu la vie canadienne, mon enfant ?

— Papa, que me demandes-tu ? Il me semble que je suis au paradis depuis que je suis ici. J’aimais bien mon pays natal, même… j’aimais bien la France, mais,… tu sais,… ce n’était pas ton pays !… et… ce n’était pas, non plus, celui de maman Montreuil !

— Alors, va dire à maman Allie que je serai là dans une demi-heure.

— Mais elle est ici, elle m’attend dans le corridor !

J’avais tenu cette conversation à haute voix, croyant que nous étions seuls. Mais, en apercevant Allie, je vis qu’elle avait tout compris. Deux grosses larmes brillèrent à ses paupières et roulèrent sur ses joues.

— Pardonne-moi, mais ce sont des larmes de bonheur. Je n’ai pas voulu laisser Cécile venir seule, et je l’attendais à la porte. J’ai tout entendu, malgré moi. Pardonne à mes larmes de bonheur ! Les épreuves m’en ont tant fait verser d’amères, que je considère