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D’ailleurs, Cécile n’est-elle pas pour moi, maintenant, une sauvegarde ?

J’aime cette enfant que le hasard ou plutôt la Providence a jetée dans mes bras ! Elle a l’air heureuse, très heureuse même. On dirait vraiment qu’elle a toujours vécu avec les miens ! Jacques l’initie aux différents sports canadiens. De ton temps, le ski n’était pas encore en honneur au Canada. Cécile s’y adonne avec Jacques. Olive et Marie préfèrent le patin. Peut-être sont-elles plus de notre temps ! Je trouve ma part de bonheur à les voir s’amuser ensemble.

Tu dois bien t’imaginer que Cécile poursuit ses études au couvent, ici, avec Marie et Olive, n’est-ce pas ? Elle aime bien les religieuses, qui la payent de retour ! J’aurai beaucoup de choses à te raconter de vive voix, car je suppose toujours que tu nous arriveras avec la brise du printemps !

Les architectes auxquels tu as confié le soin de faire le plan du manoir sont venus me soumettre les préliminaires de leur travail. Ils me paraissent avoir trouvé la note juste, si j’en juge d’après les gravures que j’ai vues au presbytère. En passant, je te dirai que M. le curé me parle souvent de toi et qu’il revient toujours sur les résultats épatants de la tombola.

Il fait une tempête terrible au dehors. La boîte à bois se vide souvent de ses bûches. Dommage que tu ne sois pas ici, comme autrefois, pour la remplir à mesure qu’elle se vide ! En attendant, Jacques y voit. Nous n’avons pas de servantes ; nous nous arrangeons bien seules. Cécile fait sa part de la besogne, avec une joie d’écolière en vacances. Nous sommes plus chez nous, de cette manière.

C’est dans ces sentiments de quiétude et de bonheur latent que je te dis toute mon affection.

Allie