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lendemain, le transatlantique qui faisait escale à Québec me prenait à son bord. Six jours plus tard, je débarquais à Cherbourg et, après un court séjour à Paris, j’étais avec Cécile à Bourg-Saint-Andéol.

À ma grande joie, mon enfant s’était complètement dépouillée de son accent hollandais. Elle parlait comme une Française ou, encore, comme une Canadienne. Elle exulta de joie quand je lui fis part de mes projets d’avenir. Je lui parlai longuement d’Allie et, de son côté, elle me posa mille questions a son sujet. Elle finit par me dire : « Je l’aime, moi aussi, Mme  Montreuil, et j’aimerai Jacques, Olive et Marie comme des frères et des sœurs. Quelle joie pour moi qui brûle du désir de vivre au sein d’une vraie famille, comme j’en vois en France et comme je suppose qu’il en existe au Canada. Une fille unique, ce n’est pas une famille, n’est-ce pas, papa ?

— Oui, lui répondis-je, si Dieu le veut ainsi !

— J’ai des nouvelles de maman, interrompit-elle. Elle ne dit pas un mot de vous, papa, mais elle dit toutes sortes de choses désagréables contre les religieuses !

— Tu les aimes, toi, les religieuses ?

— Ah ! oui, elles sont si bonnes !

— Alors, juge par toi-même. Ta mère n’a pas eu l’avantage de les connaître comme toi ! Pardonne-lui, parce que ce n’est pas de sa