Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 226 –

Un grand banquet, auquel presque toute la paroisse prit part, clôtura ces activités. C’était une fête comme il ne s’en était jamais vu à Port-Joli. Le nom du donateur ne devait être dévoilé qu’à la fin du banquet et j’insistai pour prendre place parmi les convives, afin de ne pas éveiller l’attention et de conserver l’intérêt jusqu’à la fin.

M. et Mme Latour étaient à la table d’honneur. Le curé, qui présidait, avait à sa droite Allie et les principales organisatrices. La santé du Souverain Pontife, celles du roi, du cardinal, du curé, des organisatrices furent tour à tour proposées. Celle du donateur anonyme fut réservée pour la fin. M. Latour répondait distraitement aux questions nerveuses de sa femme.

Le curé proposa enfin la santé du donateur caché et qui avait manifesté le désir de le rester. « Cependant, dit-il, une telle générosité ne doit pas rester inconnue. C’est pourquoi je nommerai celui qui en est l’auteur, malgré sa défense. Je suis assuré d’avance de son pardon. C’est un de mes anciens servants de messe qui, absent depuis vingt ans, continue de servir son Dieu d’une autre manière, en restant attaché à sa foi et à sa langue. J’ai, dit-il, le plaisir de tenir dans ma main son chèque accepté pour la somme de sept mille deux cent cinquante-six dollars, montant égal à celui réalisé par la