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vint tout à fait impotente. Un goitre acheva de la défigurer. Toujours assise dans une chaise roulante, à l’aide de laquelle elle se transportait, elle réservait toute son énergie pour me cracher des invectives.

Pour me divertir et me changer les idées, je m’adonnai à la vie de club, qui n’avait aucun attrait pour moi. Mes relations m’entraînèrent bientôt dans la politique, où j’obtins des succès. Je représente depuis quinze ans un quartier de Capetown au Parlement de Pretoria. Les sessions de la Chambre furent toujours pour moi un congé, car j’y trouvais une tranquillité relative. Il y a à peine un an, je sortais encore une fois triomphant des urnes électorales.

Après les élections, ma femme exigea le retour au pays de notre enfant. Elle en avait assez, disait-elle, de voir sa fille entre les mains des nonnes, qui ne pouvaient que la corrompre et, peut-être, en faire une recrue pour leur communauté. N’avait-elle pas, en effet, fait sa première communion et n’en avait-elle pas exprimé tout son bonheur dans une lettre de tendre et filiale affection à sa mère ! Il y avait sept ans que cette lettre avait été reçue et elle était restée sans réponse. Cécilia exigeait le retour de sa fille, avant de lui répondre, et son obstination ne pouvait être vaincue.

Devant mon opposition bien arrêtée à ses projets, elle sollicita le divorce, sous le prétexte