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À la naissance de l’enfant, son père, homme droit et probe, étant intervenu, elle modifia un peu son idée au sujet de la cérémonie du baptême. Elle exigea cependant que le ministre de l’Église réformée néerlandaise (Hervormde) fût présent.

Ce caprice ne fut pas le seul que j’eus à subir. Les vexations auxquelles nos divergences religieuses donnèrent lieu ne firent que se multiplier, à mesure que l’enfant grandissait. Cécilia portait une telle haine à la religion catholique qu’elle en vint à haïr sa propre enfant, à cause de l’onction de son baptême. Imagine-toi quels sentiments elle devait nourrir à mon égard, moi qui étais la cause indirecte de ses troubles. Pour couper court à toute querelle au sujet de l’éducation et de l’instruction de Cécile, je la conduisis en France, où je la confiai aux Sœurs de la Présentation, à Bourg-Saint-Andéol, où elle est restée désormais.

J’ai vécu, depuis la naissance de cette enfant, les jours les plus sombres de mon existence. Cécilia était devenue une tigresse, toujours prête à me sauter à la gorge pour la moindre contrariété. Sa beauté remarquable elle-même se ressentit de ses sautes d’humeur et ses lèvres quasi divines, à force de se crisper pour cracher des injures, avaient pris une forme presque diabolique qui la rendait repoussante. Elle fut plus tard atteinte d’hydropisie et de-