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XXXIII


Cécilia fut quinze jours entre la mort et la vie et, durant cet espace de temps, qui me sembla infini, elle resta inconsciente. J’allais tous les jours prendre de ses nouvelles et chaque fois je recevais la même réponse : « Elle est toujours inconsciente, son pouls est très irrégulier, la température baisse un peu le matin pour remonter le soir. »

Sa forte constitution triompha enfin de la maladie et elle entra dans une période de convalescence qui devait durer trois longs mois. Quand elle me reconnut pour la première fois et me sourit, j’en éprouvai un bonheur ineffable. Depuis trois semaines, je ne l’entrevoyais que du seuil de la porte de sa chambre, et ses yeux hagards et sans expression me faisaient peur. Je vis dans son premier sourire comme la révélation d’une joie enfantine, et j’y répondis avec la tendresse d’un père qui répond au premier balbutiement de son enfant.

Mes visites se succédèrent à intervalles plus éloignés, mais je sentais augmenter en moi l’amour que j’avais voué à cette créature, qui m’avait subjugué dès notre première rencontre. Je ne t’ennuierai pas avec les détails du mariage, qui sont toujours les mêmes quand il s’agit d’un mariage fashionable. Mon titre