— Pourquoi me fais-tu lire cette horrible réalité, Allie ?
— Pourquoi avoir réalisé cette horreur, Olivier ? Mais continue ton récit.
Comme nous commencions à escalader la montagne, j’aperçus une autruche qui cachait sa tête dans le sable. Je signalai le fait à Cécilia.
— Nous aurons une tornade, me dit-elle.
Combien de fois, depuis lors, quand la tempête grondait autour de mon cœur brisé, n’ai-je pas désiré suivre l’exemple de la stupide autruche et ensevelir mon désespoir dans le sable.
Le Créateur a donné à l’homme l’intelligence et, à la bête, l’instinct. Celle-ci semble parfois mettre à meilleur profit sa faculté que l’homme ne le fait de la sienne. Serait-ce qu’elle est plus soumise à sa volonté ? On serait porté à le croire, en face de certaines réalités.
Au pied de la montagne s’étendait un immense champ de lys. Je m’arrêtai pour contempler cette nappe blanche, qui me rappelait la neige canadienne.
— Que regardez-vous ? me dit Cécilia, l’air un peu contrarié.
— Je regarde ce champ de lys, qui me rappelle nos hivers canadiens.
— Vous rêvez, parfois ?
— Chaque fois que quelque chose me rappelle mon pays !