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des préjugés dressé contre nous, c’est un succès sans précédent !

— Si tu m’excuses, tu le fais habilement ; si, au contraire, tu m’accuses, tu le fais si gentiment que j’aurais tort de m’en offenser !

— Je te félicite, Olivier ! Puissent tes paroles remonter le courage de ceux qui l’avaient perdu ! M. Dauvergne a été à la page, lui aussi, comme toujours !

— Il m’a admirablement bien ouvert la porte, et j’ai foncé… J’allais dire : avec toute l’ardeur de mes vingt ans !

— Pourquoi pas ? Il y a des cerveaux qui sont toujours jeunes !

– Comme il y a des cœurs qui ne savent pas vieillir !

— Tu deviens sentimental, Olivier ! J’ai peine à reconnaître le lion d’hier !

— J’ai été si longtemps privé d’affection !

— Olivier, ces paroles demandent une explication ! Il y a, dans ta vie, un mystère !

— Lequel ?

– Tu le sais mieux que moi ! Mais je sais qu’il fait partie de l’histoire de ta vie, que tu as commencé à me raconter l’autre soir.

— Et qui a fini dans un sanglot !

— Que veux-tu, Olivier ! Tant de souvenirs se sont réveillés, depuis notre rencontre fortuite sur le quai, mais qualifiée autrement par de mauvaises langues !