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mandai au cocher de filer. J’avais hâte d’arriver chez moi ! Oui, même dans un cimetière, quand il est catholique, on se sent chez soi ! Là reposent nos morts qui, munis des sacrements et réconciliés avec Dieu, sont partis pour un monde meilleur. La croix, signe de la Rédemption, est là qui veille sur chaque tombe, à l’ombre de laquelle dorment les disparus.

Du cimetière, je retournai à mon automobile et filai droit vers Québec, par le chemin situé sur la rive gauche du fleuve. Ma quatre-vingts chevaux dévorait, pour ainsi dire, le ruban d’asphalte ; si bien que, quatre heures et demie après mon départ, j’étais à la traverse de Lévis et que, deux heures plus tard, j’arrêtais en face de la Bastille.


XXXII


J’avais soif de tranquillité et de paix, après cet excitant voyage. La Bastille m’apparut comme un lieu de tout repos. Je me trouvai chez moi dans ma chambre.

Il me tardait de revoir Allie. Comment était-elle ? que pensait-elle ? que faisait-elle ? Désirait-elle, autant que moi, le moment où nous nous reverrions ? Voilà autant de questions que je me posais.