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tacle ! Je filai par le chemin de la rive sud qui borde le grand fleuve sur presque toute sa longueur, de Lévis à Saint-Lambert.

Quoique le fleuve se rétrécisse à mesure qu’il remonte vers sa source, l’intérêt se maintient tout le long du trajet. Je découvrais, pour ainsi dire, un pays nouveau, car, avant l’apparition de l’auto, qui connaissait sa province ? On aurait pu compter sur les doigts de la main les gens qui avaient fait en voiture le trajet de Québec à Montréal.

Afin de jouir plus à mon aise de cette nature enchanteresse, je descendis à l’auberge Beauséjour, à Deschaillons, où je trouvai le charme d’une hospitalité toute française, joint à celui de me voir dans une vieille maison de pierre.

Trois couples d’Américains, qui, soit dit en passant, me font toujours penser à de grands enfants quand ils voyagent, séjournaient à Deschaillons, depuis trois jours. Ils étaient enchantés, m’avouèrent-ils, de se trouver dans une hôtellerie canadienne-française. Ils s’évertuaient à parler français, tout en s’amusant à feuilleter un dictionnaire de poche, pour trouver les mots qui leur permettraient de converser avec leur charmante hôtesse ou de traduire le menu français, quand il leur était présenté.

We cannot tear ourselves away from here ! me dit le plus âgé. It is so charming !