Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 180 –

XXVI


Lentement, je m’acheminai vers la Bastille. Contrairement à mon attente, tout l’hôtel était illuminé. Que voulait dire cette profusion de lumières à minuit ? Je m’approchai lentement, pour constater qu’un bal battait son plein. Contraste de la vie ! Ici, un cœur brisé par l’émotion ; là, la joie faisant vibrer les cœurs dans un tourbillon de danses plus ou moins recommandables et dans des enlacements plus ou moins irréprochables.

J’entrai furtivement, avec l’intention de me glisser silencieusement au deuxième étage ; mais je ne pus échapper à l’attention des invités. Ce fut M. Latour qui vint au-devant de moi, suivi de près par Mme Latour.

— Bonsoir, mon ami, dit-il. Vous arrivez un peu en retard, mais la fête n’est pas finie. Vous aurez encore le temps de vous amuser !

— Vous restez ? me dit calmement Mme Latour.

Elle n’avait plus son petit air protecteur et elle m’entourait de mille attentions, tout en agitant son éventail de plumes d’autruche, pour chasser ses vapeurs.

Comme je ne m’endormais pas, je m’assis sur une marche de l’escalier, regardant danser