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les aspirations de nos cœurs, comme le sont tous ces obstacles, érigés par la main de l’homme pour enrayer l’œuvre du Créateur, que les éléments, dans leur force irrésistible, emportent comme un fétu de paille. C’est la revanche de la nature contre ceux qui veulent l’assujettir à leur intérêt personnel.

Inconsciemment, sans doute, les journaux, pour satisfaire une légitime curiosité de leurs lecteurs, avaient jeté le trouble dans nos âmes, au point de nous faire croire que quelques mots en caractères imprimés, lus par hasard, devaient présider à l’orientation de notre vie. Ah ! combien grande est l’influence de la pensée imprimée sur le papier à journal !

De quelle essence est donc composée l’amitié ? N’est-ce pas le plein épanouissement de l’âme qui crée ce sentiment noble, pur et, par là même, naturel, mais, malgré tout, si souvent incompris ? Ce sont des effluves qui partent de l’âme, passent par le cœur qui les réchauffe à la cadence de ses battements, et s’amplifient sous l’influence de l’émotion qui naît à la vue de la personne aimée. Le moindre geste de l’amie fait vibrer en nous toutes les cordes sensibles de notre être ; sa parole nous émeut parfois jusqu’aux larmes et souvent sa simple présence suffit à notre bonheur. Ses malheurs sont les nôtres, de même que nos misères sont les siennes. Notre bonheur répond à celui de