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side à la destinée des hommes sont donc mystérieux !

— Tu parles toujours de destinée, comme autrefois, tout en affectant de n’y pas croire ! Pourquoi cela ?

— Il y a des choses si étranges qui arrivent !

— Tu comprends, Olivier, que je te croyais mort quand j’ai accepté la main de M. Montreuil ?

— Et moi, que je te savais mariée, quand… ?

Je ne pus achever ma phrase. Un silence de mort glaça la pièce pour quelques minutes. J’essuyai mes yeux. Allie replaça son mouchoir dans son corsage. Nous avions pleuré tous les deux ! Pourquoi ?


XXV


Vingt années de séparation n’avaient donc pas altéré cette amitié profonde, née inconsciemment au seuil de notre vie ! Dans le fond de notre cœur, nous étions restés fidèles l’un à l’autre ; seules les circonstances de la vie nous avaient irrémédiablement séparés.

Au lieu de laisser cimenter cette amitié par les liens du mariage, le sort avait tout fait pour empêcher la réalisation naturelle de désirs mutuellement ignorés. Mais la digue construite par la destinée avait été impuissante à contenir