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elles se ressemblent toutes. La conversation roule, les trois quarts du temps, sur la température, quand, par hasard, madame une telle ne parle pas de son toutou favori.

Avisant une place vacante sur une banquette où un petit vieux causait nonchalamment avec une dame de beaucoup plus jeune que lui, je m’y installai. Les deux personnages me regardaient fixement. J’en conclus qu’ils parlaient de moi.

Un peu intrigué, j’allumai une cigarette, tout en essayant de saisir quelques bribes de leur conversation. En prêtant attentivement l’oreille, je crus entendre prononcer mon nom, Olivier Reillal, auquel on mêlait celui de mon père, Joseph Reillal. Allons ! me dis-je, c’est sans doute quelqu’un qui a connu mon père et qui me reconnaît à mon air de famille. Cet homme, sur qui pesait le poids des années, était un de ses contemporains, sans doute. Je passai près du couple et laissai tomber, avec intention, mon porte-cigarettes.

— Pardon ! Monsieur Reillal, me dit le vieillard. Vous avez échappé votre porte-cigarettes.

Je le remerciai avec effusion et j’en profitai pour lier conversation avec lui.

— Vous m’avez nommé par mon nom. Vous me connaissez, sans doute ?

— Non, mais j’ai lu votre nom dans le registre. Nous pouvons tout de même faire con-