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— Prisonnier Reilly, avez-vous quelque désir à exprimer, avant votre pendaison, qui aura lieu à huit heures demain matin ?

— Je ne suis pas Reilly, lui répondis-je.

— Reilly ou non, vous serez pendu, demain matin ! Avez-vous quelque désir à exprimer, prisonnier ?

— Envoyez-moi un prêtre, répondis-je sèchement. Ceux qui n’ont jamais été condamnés à être pendus peuvent difficilement se faire une idée de l’état d’âme dans lequel je me trouvai, à ce moment suprême. Heureusement, le prêtre ne tarda pas à venir ! C’était un homme assez âgé, aux cheveux blancs et à l’air grave. Il me regarda à peine, en entrant dans ma cellule. Avec un fort accent irlandais, il m’exhorta à la résignation et au repentir, m’assurant de la félicité éternelle si je me repentais de mon crime et faisais généreusement le sacrifice de ma vie.

— Ne pourriez-vous pas me confesser, d’abord ? lui dis-je.

Il parut d’abord interloqué, mais, ayant réfléchi un peu, il me dit :

— Je voulais vous exhorter au repentir, pour que vous ayez le regret de vos fautes.

Malgré la conviction intime que j’avais de mon innocence, ces paroles de vie éternelle me procurèrent un certain soulagement et me remplirent d’une espèce de béatitude. Il y a, dans