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Je retournai à l’hôtel, plein de courage et de confiance, et je me retirai immédiatement à ma chambre. À peine y étais-je entré qu’on frappa à ma porte.

Come in ! leur criai-je en anglais.

Deux policemen, bien astiqués dans leur uniforme aux boutons d’or fraîchement polis, franchirent le seuil de ma porte. Je m’aperçus bientôt qu’ils n’étaient pas venus me faire une visite de politesse. Un peu gênés à la vue de mon uniforme d’officier, ils hésitèrent tous les deux, en se regardant. Puis ils se passèrent un parchemin timbré, qu’ils lurent à tour de rôle. Avec un accent cockney prononcé, le sergent me dit :

Sorri ! Saar ! but I have to do my duty. You are under arrest, Saar !

— Comment ? Moi, en état d’arrestation !

Ils se regardèrent de nouveau.

Sorri ! Saar, répétèrent-ils, but you will have to follow us !

— Permettez au moins que je sache pourquoi vous m’arrêtez !

— Vous êtes le lieutenant Reilly ? me dit le sergent.

— Je suis le lieutenant Reillal.

— C’est ça, dit-il en m’empoignant. Il n’y a pas d’erreur. Il avoue lui-même être le lieutenant Reilly.