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et attendant notre réveil. Il nous invita de nouveau à le suivre. Désemparés comme nous l’étions, nous n’avions rien de mieux à faire que de nous confier à lui. Il nous apprit qu’il était un riche planteur de maïs et qu’il venait nous chercher pour que nous allions fêter avec lui son heureux retour dans sa famille. Connaissant sans doute la nature humaine et l’avidité des blancs pour les richesses, il avait deviné que nous ne nous étions pas éloignés de notre trésor.

Nous partîmes à sa suite, Ryan et moi. Après deux heures de marche sur les montures qu’il avait mises à notre disposition, nous atteignîmes sa ferme. Toute sa famille nous attendait sur le seuil de sa demeure. Son épouse et ses enfants étaient vêtus tout de blanc.

Je fus tout étonné du savoir-vivre de cette famille nègre, dont l’éducation pouvait se comparer avantageusement avec celle de certaines des familles supercivilisées des États-Unis d’Amérique. Une chose certaine, c’est que l’esprit de famille y existait intégralement et que l’autorité y était respectée.

Après un succulent dîner à la mode africaine, le chef de la maison nous fit l’honneur d’un discours, auquel je ne compris rien. Je lui répondis, avec l’assurance qu’il n’était pas plus renseigné que moi sur l’échange de nos propos. Il nous invita ensuite à visiter sa ferme et, au cours de notre excursion, il nous offrit de mettre une