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davantage. En présence de cette richesse inattendue, nous étions sans parole et comme abasourdis. Nous ne pensions même pas de quelle manière nous pourrions l’utiliser ; nous nous contentions de la contempler et de l’admirer, semblables à ces enfants qui, venant de recevoir un jouet de grand prix qu’ils ont désiré longtemps, n’osent y toucher, de peur de le rendre moins attrayant.

La garde de notre trésor nous força à renoncer à notre projet de visiter la capitale du Zoulouland. Il s’agissait pour nous de trouver un moyen de transporter cet amas de diamants. Le problème était-il au-dessus de nos forces ? Le nègre avait-il deviné notre impasse et s’était-il moqué de nous ? Nous passions nos journées à supputer nos chances de succès, et nous nous couchions le soir avec l’espoir que la nuit nous apporterait la solution que nous n’avions pas réussi à trouver durant le jour. Quand nous réussissions à fermer les yeux, nous nous éveillions, le lendemain matin, en face du même insoluble problème. Drôle de situation ! Nous n’osions quitter notre trésor, de crainte de nous le faire voler, et nous étions dans l’impossibilité de l’emporter avec nous, car il aurait fallu le passer en contrebande aux frontières. Allions-nous faire comme l’avare et mourir de faim sur un amas de diamants ?

Quelle ne fut pas notre surprise, un beau matin, de voir notre nègre monté sur un zèbre