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— Oui, répondis-je à tout hasard.

— Je vous dois la vie, continua-t-il dans son baragouin. Pour vous prouver ma reconnaissance, je vais vous montrer un endroit où il y a assez de diamants pour charger vingt chameaux.

Une telle offre nous éblouit et nous nous gardâmes bien de la refuser. Notre homme nous fit comprendre que les nègres n’avaient pas le droit de posséder ni de négocier des diamants, et que ces lois s’étendaient non seulement aux républiques sud-africaines du Transvaal et de l’Orange, mais aussi aux colonies du Cap de Bonne-Espérance, du Natal et même du Mozambique.

Le jour suivant, il nous conduisit en face d’un amas de diamants bruts d’une valeur inestimable. Il nous fit signe que nous n’avions qu’à creuser le sol pour en trouver encore davantage ; et, nous exprimant de nouveau sa reconnaissance, il nous gratifia de son plus beau sourire, ce qui nous permit de voir deux rangées de belles dents blanches faisant contraste avec sa peau d’ébène et ses lèvres rouges. C’est ainsi, semblait-il dire, qu’un Zoulou récompense ses bienfaiteurs !

Il ne savait peut-être pas en face de quel problème il nous laissait, ou bien il le savait, et c’était là le motif de sa générosité. Si l’or a toujours eu pour effet de fasciner l’homme, le diamant l’attire peut-être encore