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— Je vous demande pardon, mon général, je suis Canadien et, par conséquent, sujet britannique.

— Et comment se fait-il, dit-il plus aimablement, que, sujet anglais, officier de l’armée anglaise, vous soyez resté français ?

— C’est que bon sang ne peut mentir, mon général. Avez-vous oublié que nous sommes les descendants des preux qui défendirent si vaillamment leur petit pays naissant, en 1760, et qui versèrent si généreusement leur sang pour le conserver à la France ?

— Tout de même, je m’explique très mal votre présence ici !

— Qu’importe, puisque c’est à la France que je me rends !

Le général daigna sourire. Je profitai de sa bonne humeur pour le prier de me relâcher sur parole, ce qui me fut accordé, à condition que je quitte le théâtre de la guerre et me réfugie en pays neutre. On accorda la même faveur à un Irlandais du nom de Ryan. Je serrai la main du colonel et partis.

Nous décidâmes, mon compagnon et moi, de visiter le pays des Zoulous, tribu nègre qui avait été souvent aux prises avec les Boers et qui était plutôt sympathique aux Anglais, un grand nombre d’entre eux étant affectés aux transports.