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d’officier anglais, même en rase campagne, offre un certain confort. Il n’est pas exagéré de dire qu’un tiers des moyens de transport est affecté aux victuailles et aux bagages des officiers. Avec les moyens primitifs encore en usage à cette époque, c’est dire qu’une grande partie de l’énergie des soldats, qui aurait pu être déployée beaucoup plus utilement ailleurs, était consacrée aux douceurs des officiers. Cet état de choses ne fut pas tout à fait étranger aux revers des Anglais. On ne va pas à la guerre comme à une partie de plaisir ! Ces messieurs l’ont appris à leurs dépens, même si la leçon ne les a pas corrigés !

Tout cela n’est rien, pourvu que l’officier ait son rhum, son scotch et sa batterie de cuisine, le tout aux soins de son ordonnance. C’est peut-être ce qui explique pourquoi l’Anglais, habitué au confort de son home, ne dédaigne pas ces aventures de conquête au profit de cet empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. Je me rendis donc à Capetown, ville moderne, munie d’hôtelleries confortables. C’était l’endroit préféré des officiers en congé, et j’en profitai comme les autres. Je liai des relations assez intéressantes au point de vue social, car les bals succédaient aux bals, malgré les défaites récentes de l’armée britannique aux mains des Boers. Les Anglais ont ceci de particulier qu’ils ne perdent jamais confiance dans l’habileté du Home Government à surmonter toutes