Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 109 —

allusion à Allie tout à l’heure. J’ai hâte de la revoir, cette chère Allie. Je ne l’ai vue qu’une petite après-midi et une courte soirée ; et, pourtant, j’ai tant de choses à lui dire. Tu reviens demain de Port-Joli ?

— Oui, si tu tiens à te débarrasser si tôt de moi !

— Tu es toujours le même, Henri !

— Je n’ai pas vu Allie depuis un an et elle aura sans doute beaucoup de choses à me dire. Si tu venais dîner avec moi, sans cérémonie, chez elle ?

— Non. Il faudrait d’abord qu’elle m’invite elle-même. Elle vient à peine de s’installer. Cela pourrait la déranger. J’irai te rejoindre vers trois heures, demain après-midi. Tu vas à la messe basse ?

— Non. Il y a si longtemps que je ne suis pas allé à Port-Joli que j’irai à la grand’messe. J’y verrai de vieilles figures connues et j’y entendrai peut-être la voix fêlée de Félix Grandbois, qui chante le Kyrie comme un coq qui rate son cocorico.

— Alors, si je puis me trouver une place de banc, j’y serai moi aussi. Il y a vingt ans que je n’ai pas entendu un sermon en français.

— Tu allais à l’église, là-bas ?

— Certainement. Mais tout se fait en anglais, car les catholiques sont tous, ou à peu près, d’origine irlandaise.