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t’eusse rencontré sur la rue à New-York ! On ne trompe pas ainsi les Portjolinois ! Tu n’as pas changé !

— J’ai tout de même bruni un peu ! Le soleil d’Afrique qui nous brûle l’épiderme pendant douze mois de l’année…

— Ma foi, oui, tu es un peu grillé ! Mais ça te va à merveille ! Je m’attendais de te voir avec un helmet, et tu portes la casquette anglaise !

— L’habit, c’est bien tout ce qu’il y a d’anglais chez moi. Mais, tu sais, l’habit ne fait pas le moine.

— Pourtant, l’Union Sud-Africaine est un pays anglais.

— Mille pardons, mon cher ! Comme au Canada, nous devons allégeance au roi d’Angleterre, mais là finit notre devoir. En fait, c’est un pays hollandais et bilingue, et d’un bilinguisme intégral ! Au parlement de Pretoria, où je siège, pas un projet de loi qui ne soit présenté dans les deux langues officielles du pays ; et tous les documents officiels sont publiés simultanément dans les deux langues. Ce n’est pas, comme au Canada, une traduction française qui arrive six mois ou un an après la publication anglaise ! Ce sont deux textes originaux. Il est vrai que l’élément hollandais prédomine, mais les Anglais de là-bas sont très chatouilleux quand il s’agit de leurs droits.