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Je laissai là mon déjeuner et montai à ma chambre pour téléphoner à Henri. Pour le dérouter, je lui parlai en anglais.

Hello ! Hello ! Are you Mr. Dupontier ?

– Comprends pas ! Parlez-vous français ?

J’avoue que le cœur me battit de joie. Je tenais au bout de la ligne un Canadien authentique, un « pure laine ».

— Monsieur Henri Dupontier ?

— Oui.

— À quelle heure serez-vous à votre bureau ? J’ai affaire à vous rencontrer pour une transaction immobilière importante.

— À neuf heures, Monsieur, je serai à votre disposition. Votre nom ?

Je raccrochai le récepteur. Enfin, me dis-je, encore une fois, je respire le doux parfum de chez nous ! J’avais hâte d’observer la physionomie d’Henri, quand il me verrait. À neuf heures, le taxi me laissait au numéro 66 de la rue Saint-Jean. Je frappai à la porte du bureau numéro 435.

— Entrez ! me dit une voix ferme.

J’entr’ouvris la porte tranquillement, pour voir si c’était bien Henri. Il avait un peu vieilli et portait des lunettes. Je baissai mon chapeau sur mes yeux.

— Bonjour, Monsieur Dupontier !

— Olivier ! Ah ! tu n’as pas besoin de te cacher les yeux ! Je t’aurais reconnu, même si je