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je me couchai et m’endormis profondément. Je me réveillai au moment où nous arrivions à Québec, à six heures du matin. Il était trop tôt pour relancer Henri chez lui ! Je hélai un taxi.

— Au Château !

Pas n’est besoin d’en dire plus long aux conducteurs de taxis de Québec. L’auto eut tôt fait de gravir la falaise par la côte du Palais, et je me trouvai dans la cour du Château Frontenac.

Je fus accueilli par un Français qui m’apostropha en anglais.

— Toi, au moins, me dis-je, tu n’as pas d’excuse, puisque tu parles l’anglais comme une vache espagnole !

J’inscrivis mon nom dans le registre : Olivier Reillal, Capetown, Cap de Bonne-Espérance, Afrique du Sud.

— Ah ! mais vous êtes Français ? me dit le commis.

— Non, je suis Canadien et je parle français, tandis que vous, vous êtes Français et vous me parlez anglais ! Et vous le parlez très mal, permettez-moi de vous le faire remarquer !

— Mille excuses, Monsieur !

— C’est entendu, mais ne recommencez plus !

J’eus presque regret d’avoir froissé ce bon Français qui m’avait évidemment pris pour un Anglais. Mes habits confectionnés à Londres