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CHAPITRE SIXIÈME

MÉDECINE (Suite) :
MAL À SAINT ; — SAINTS GUÉRISSEURS.


Indépendamment des secours matériels de toute espèce que l’humanité souffrante trouve autour d’elle, dans nos villages, elle sait encore combattre les maux auxquels elle est en butte par des remèdes spirituels. Le jeûne, par exemple, s’emploie aussi bien pour le salut du corps que pour celui de l’âme. S’il arrive que le malade n’ait pas la force de supporter, ou le temps de s’imposer cette pénitence hygiététique, alors il a recours à un voisin ou à une voisine qui se charge de jeûner à sa place, moyennant finance. Il en coûte ordinairement cinquante centimes par jeûne, juste le prix de la journée de nourriture d’un journalier. Nous avons, au reste, quelques personnes qui font métier de jeûner, d’accomplir des vœux, ou d’aller en pèlerinage pour leur prochain. C’est ainsi qu’au moyen âge, il existait des quéreurs de pardons, dont l’unique profession était de faire des pénitences et d’aller au loin quérir non-seulement des indulgences, mais de la santé pour ceux qui les payaient. Cet usage existe encore en Bretagne ; il existe même chez les musulmans, où l’on voit