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Parce que je suis patriote.


C’est chez moi une conviction profonde, conviction confirmée par une observation constante des faits pendant plus d’une année, que le général Boulanger, depuis le jour de son arrivée au ministère de la guerre jusqu’au jour de sa chute, n’a cessé de s’occuper avec une infatigable ardeur de la défense du pays. Il l’a fait en déployant une activité, une puissance de travail dont ses prédécesseurs n’avaient pas, au même degré, donné l’exemple. Peut-être les circonstances ont elles contribué, de leur côté, à imprimer encore plus de vigueur à ce développement d’activité.

Quoiqu’il en soit, l’impulsion donnée a eu un double résultat. D’une part, il s’est produit dans tout le pays comme un regain de patriotisme et de confiance. De l’autre, l’inquiétude, le mécontentement et la colère des gouvernants prussiens ont pris de telles proportions qu’il n’a même pas été possible de les dissimuler.

Nous avons donc vu la France tout entière, désireuse du maintien de la paix, mais s’apprêtant à repousser toute agression et à remplir les terribles devoirs que la guerre impose. Jamais provocatrice, mais confiante et résolue, l’opinion française était parvenue à un degré de sang-froid.