en dépit des efforts faits par les gouvernants pour la dégoûter de la République.
Elle est indépendante, et ne veut pas se livrer. Si un usurpateur commettait l’imprudence de porter la main sur sa souveraineté, elle lui infligerait sans retard une terrible leçon.
Mais si elle ne veut pas se livrer à un homme, elle ne veut pas non plus être livrée à la Prusse.
Et c’est dans ce sentiment patriotique qu’elle garde une profonde reconnaissance, une confiance affectueuse à l’homme qui a travaillé avec tant d’ardeur à la préparation de la défense nationale.
Cette reconnaissance et cette confiance se doublent de la répugnance et des inquiétudes qu’inspirent les hommes d’affaires aujourd’hui au pouvoir. On sait que leur politique est celle de M. Ferry, c’est-à-dire selon le cœur de M. de Bismarck. On sait que leur haine contre le général Boulanger est faite surtout de haine contre la patrie. On sait que, tout en se proclamant républicains, ils ne veulent rien de ce qui fait la grandeur de la République.
Dans ces conditions, le cri de « Vive Boulanger ! » a pour triple signification, dans l’esprit de ceux qui le poussent :
- Vive la patrie !
- Vive la République !
- A bas le ministère allemand !
Y a-t-il rien là qui ressemble à un courant de servitude ?