Page:Laisant - Pourquoi et comment je suis boulangiste.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pirait au gouvernement prussien furent poussées jusqu’à la rage. On vit commencer, dans toute la bande des reptiles de M. de Bismarck, une abominable campagne de calomnies contre le ministre de la guerre. Cette presse gagnait son argent et d’ailleurs était dans son rôle.

Chose triste à dire, il y eut un homme qui ne fut pas dans le sien. Cet homme, artisan principal de la chute du général Boulanger, était l’ambassadeur de France à Berlin. Sans rapporter certains détails dont je dois la connaissance à des confidences particulières, j’ai le droit de dire que M. Herbette a été beaucoup moins un agent français auprès de l’Allemagne qu’un agent allemand auprès de la France. J’ai le droit d’ajouter que je mets le ministère actuel au défi de publier la correspondance diplomatique de M. Herbette au sujet du guet-apens de Pagny. Jamais un livre jaune ne sera publié complet sur cette affaire, tant que resteront au pouvoir les hommes qui s’y trouvent aujourd’hui.

L’explication de cette politique d’abandon de la France par l’ambassadeur de France ne peut guère se trouver que dans la grande admiration professée par ce fonctionnaire pour M. Jules Ferry qui, le premier, avait tenté de vautrer la France aux pieds de M. de Bismarck. Il est juste d’ajouter que M. Herbette s’était trouvé flatté, dans, son orgueil de parvenu, par les amabilités calculées qu’on affectait de lui prodiguer à la cour de Berlin.

Sa haine de la démocratie s’ajoutant au reste, M. Herbette fit dignement sa partie, — en sourdine, — dans le concert des reptiles. Il n’eut pour