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l’éducation de demain



I. — Position du Problème.


Le grand problème de l’éducation, ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire[1], se pose de la façon suivante dans toute son ampleur :

Étant donné un être humain venu au monde, développer harmonieusement, toutes ses facultés, de manière à porter au maximum son activité, dans une direction utile à lui-même et à ses semblables.

Cet énoncé indique le but vers lequel on doit toujours tendre, sans avoir la prétention de jamais l’atteindre définitivement ; il comprend le développement intégral de l’être humain, au point de vue physique, intellectuel, moral et social.

Je ne m’occuperai pas, ici, de l’éducation physique, qui mériterait à elle seule une étude détaillée. Il me suffira de dire une fois pour toutes que c’est folie de vouloir développer une intelligence robuste dans un corps débile. L’être chétif, affaibli par manque d’exercice ou par la privation que lui impose la fatalité de son état social, ne développera jamais son cerveau normalement, sauf de très rares exceptions.

Non seulement, dans l’état présent des choses, le problème, impossible à résoudre absolument, n’est pas résolu relativement ; mais à peu près partout, dans le monde soi-disant civilisé, on tourne le dos au but qu’il s’agit d’atteindre. Pour préciser, c’est surtout de la France que nous parlerons ; à peu de chose près, il en est de même dans les autres pays.

On confond assez volontiers les mots « Éducation et

  1. L’éducation fondée sur la science (p. 105) ; vol. de la Bibliothèque de Philosophie contemporaine ; Paris, F. Alcan.