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III. — L’Initiation scientifique.


Dans un domaine qui m’est plus spécialement familier que les autres, j’ai publié un petit livre[1] qui s’inspire des considérations indiquées ci-dessus et résume près d’un demi-siècle de réflexions et d’observations. En vertu d’un préjugé très général, les sciences mathématiques, ayant un caractère abstrait, il pouvait paraître qu’ici la tâche était particulièrement difficile. J’ai montré qu’au contraire elle était tout à fait simple si l’on voulait y mettre un peu de conscience et de bonne volonté. Les correspondances reçues à l’occasion de cette publication de l’Initiation Mathématique et la rapidité avec laquelle ont été enlevés les exemplaires mis en vente, m’ont montré quel écho j’avais rencontré, surtout dans le monde de l’enseignement primaire ; car si j’étais sûr de la justesse de ma thèse, je ne l’étais pas autant de moi-même ; et je me demandais si, du premier coup, j’arriverais à me faire comprendre.

Or, ce qui semblait malaisé dans le domaine mathématique, ne peut plus le paraître quand il s’agit des autres sciences.

En physique, en chimie, par exemple, en suivant la trace marquée par Gaston Tissandier dans son bel ouvrage : La Physique sans Appareils, La Chimie sans Laboratoire, il est facile d’instituer toute une série d’expériences, réalisables à l’aide d’objets usuels, et d’une action éducative efficace ; en astronomie, avec quelques promenades, le jour et le soir, quelques figures explicatives, quelques appareils improvisés donnant des images schématiques, on amuserait au plus haut point les enfants, on développerait en eux l’esprit d’observation et on meublerait sans efforts leur mémoire de bien des notions précieuses ; les merveilleux livres de

  1. Initiation Mathématique, ouvrage étranger à tout programme, dédié aux amis de l’enfance ; Paris, Hachette ; Genève, Georg.