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notice sur la vie et les ouvrages

d’un principe connu avant lui, mais dont on était loin de soupçonner toute l’utilité. Cette sublime composition réunit en outre tous ceux de ses travaux précédents qu’il a pu y rattacher ; elle se distingue encore par l’esprit philosophique qui y règne d’un bout à l’autre : elle est aussi la plus belle histoire de cette partie de la science, une histoire telle qu’elle ne pouvait être écrite que par un homme au niveau de son sujet, et supérieur à tous ses devanciers, dont il analyse les Ouvrages ; elle forme une lecture du plus haut intérêt, même pour celui qui serait hors d’état d’en apprécier tous les calculs de détails. Un pareil lecteur y apercevra du moins la liaison intime de tous les principes sur lesquels les plus grands Géomètres ont appuyé leurs recherches de Mécanique. Il y verra la loi géométrique des mouvements célestes, déduite de simples considérations mécaniques et analytiques. De ces problèmes qui servent à calculer le véritable système du monde, l’Auteur passe à des questions plus difficiles, plus compliquées, et qui tiendraient à un autre ordre de choses ; ces recherches ne sont que de pure curiosité, l’Auteur en avertit ; mais elles prouvent toute l’étendue de ses ressources. On y voit enfin sa nouvelle Théorie des variations des constantes arbitraires du mouvement des planètes, qui avait paru avec tant d’éclat dans les Mémoires de l’Institut, où elle avait prouvé que l’Auteur, à l’âge de plus de soixante-quinze ans, n’était pas descendu du haut rang qu’il occupait depuis si longtemps, de l’aveu de tous les Géomètres.

Partout dans ses écrits, quand il rapporte un théorème important, il en fait hommage au premier Auteur.

Quand il rectifie les idées de ses prédécesseurs ou de ses contemporains, c’est avec tous les égards dus au génie ; quand il démontre les erreurs de ceux qui l’ont attaqué, c’est avec l’impassi-