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notice sur la vie et les ouvrages

développer les idées dont le germe était dans un Mémoire qu’il avait publié en 1772, et dont l’objet était d’enseigner la véritable métaphysique du Calcul intégral. Pour l’entendre, et jouir plus tôt de ces heureux développements, on vit les Professeurs se mêler aux jeunes élèves. C’est alors qu’il composa ses Fonctions analytiques, et les Leçons sur ce calcul, dont il a donné plusieurs éditions. Ceux qui ont été à portée de suivre ces intéressantes leçons, a dit un de ces Professeurs (M. Lacroix), ont eu le plaisir de lui voir créer sous les yeux des auditeurs presque toutes les portions de sa théorie, et conserveront précieusement plusieurs variantes que recueillera, l’histoire de la Science, comme des exemples de la marche que suit dans l’Analyse le génie de l’invention.

Ce fut alors aussi qu’il publia son Traité de la Résolution des équations numériques, avec des Notes sur plusieurs points de la théorie des équations algébriques.

On dit qu’Archimède, dont la grande réputation est surtout fondée, au moins chez les historiens, sur des machines de tout genre, et principalement celles qui avaient retardé la prise de Syracuse, dédaignait ces inventions mécaniques, sur lesquelles il n’a rien écrit ; on dit qu’il ne mettait d’importance qu’à ses Ouvrages de pure théorie. On pourrait quelquefois penser que nos grands Géomètres partagent, à cet égard, l’opinion d’Archimède. Ils regardent un problème comme résolu quand il n’offre plus de difficultés analytiques, qu’il ne reste plus à faire que des différentiations, des substitutions et des réductions, opérations qui, dans le fait, n’exigent guère que de la patience et une certaine habitude. Satisfaits d’avoir écarté les difficultés plus réelles, ils s’inquiètent trop peu de l’embarras où ils laissent les calculateurs et du travail que doit leur imposer l’usage de la formule, même