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de m. lagrange

rents pays de la Terre. Mais pour parvenir à la solution très-facile et médiocrement exacte donnée par Delille et Lalande, il est obligé d’employer successivement des ressources détournées, des remarques pleines de finesse, de faire subir à ses coordonnées nombre de transformations, tandis que par un calcul trigonométrique de quelques lignes, on arrive à une formule plus complète où se trouvent des termes négligés par Lagrange et qui, bien que fort petits, ne sont pas absolument insensibles. Avouons pourtant qu’il sait tirer de sa formule, pour calculer la parallaxe du Soleil, un parti très-avantageux, que n’avaient aperçu ni Delille, ni Lalande, mais qui découle avec bien plus de facilité du calcul trigonométrique. Ajoutons encore que ce Mémoire, qui m’avait été totalement inconnu jusqu’au moment où j’ai dû lire tout ce qui était sorti de sa plume, paraît avoir servi à quelques Astronomes modernes pour établir des méthodes qu’ils s’efforcent d’accréditer, et que Lagrange y donne le premier exemple un peu étendu d’un problème élémentaire d’Astronomie résolu par la méthode des trois coordonnées rectangulaires, qui est d’un si grand et si indispensable usage dans l’Astronomie transcendante.

Il fit depuis une tentative semblable pour le problème des éclipses ; il trouvait que les méthodes quelquefois prolixes de Duséjour n’avaient ni la simplicité, ni la facilité qu’on a droit d’attendre de l’état actuel de l’Analyse. Il développe dans ce travail toutes ses ressources et toute son adresse ; la lecture de son Mémoire est singulièrement attachante, pour un Astronome n’a encore aucune idée de ces méthodes. Je n’ai point oublié l’effet qu’il produisit sur moi, il y a près de trente ans, quand j’en fis la première lecture ; je me rappelle encore avec quels éloges, quelques années après, M. Oriani me parlait de ce travail ; mais quoique