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2o La position de chaque rayon n’est pas fixe, puisqu’elle dépend de celle des trois axes principaux, laquelle est absolument arbitraire ; d’où il suit qu’en changeant la position des axes, les rayons qui avaient auparavant une vitesse donnée pourront prendre la place de ceux qui avaient des vitesses différentes ; ce qui paraît renfermer une espèce de contradiction, puisqu’une même particule de fluide pourrait en ce cas avoir ou ne pas avoir de mouvement. Cet inconvénient, qui vient sans doute de ce que nos formules ne renferment pas tous les termes nécessaires, sera aussi attaché à toutes les autres formules qu’on trouvera par approximation ; d’où il résulte que, jusqu’à ce qu’on ait trouvé des formules tout à fait exactes et rigoureuses, on ne sera pas en état de prononcer sur le point dont il s’agit.

3o Nous avons trouvé dans les deux hypothèses du Chapitre III la vitesse du son égale à , et cette même valeur peut se trouver aussi par les formules de ce Chapitre, en considérant la plus grande vitesse des rayons estimée suivant la direction de chacun des trois axes, ce qui paraît mieux cadrer avec la nature particulière de ces formules.


50. Nous n’avons encore considéré que l’effet qui résulte de l’ébranlement d’une seule particule d’air ; supposons maintenant que tant de particules qu’on voudra soient ébranlées d’une manière quelconque dans le premier instant du temps on trouvera, en raisonnant sur nos formules de la même manière qu’on a fait ci-dessus, que chacun des ébranlements primitifs excitera dans le fluide environnant les mêmes rayons sonores que s’il était seul, de sorte que les particules d’air qui se trouveront dans la rencontre de plusieurs rayons auront un mouvement composé de tous les mouvements qui dépendront de chaque ondulation particulière. C’est ce qui nous fournit une explication complète et rigoureuse de la manière dont plusieurs sons différents peuvent coexister et se répandre dans une même masse d’air, sans se nuire mutuellement les uns aux autres (Recherches précédentes, LXIII).

Au reste, comme chaque particule d’air ébranlée devient elle-même un centre de rayons sonores, il est évident que le son doit se répandre