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de m. lagrange

démontré, comme cependant il est conforme à la vérité, je ne doute pas qu’au moyen des principes d’une saine métaphysique on ne puisse lui donner la plus grande évidence, et j’en laisse le soin à ceux qui font leur état de la métaphysique.

Cet appel, auquel n’ont pas répondu les métaphysiciens, fut entendu par Lagrange, dont il excita l’émulation. En peu de temps le jeune homme trouva la solution dont Euler avait désespéré, il la trouva par l’Analyse, et, en rendant compte de la voie qui l’avait conduit à cette découverte, il dit expressément, et pour répondre au doute d’Euler, qu’il la regarde, non comme un principe métaphysique, mais comme un résultat nécessaire des lois de la Mécanique, comme un simple corollaire d’une loi plus générale dont il a fait depuis la base de sa Mécanique analytique (Voyez cet Ouvrage, page 246 de la seconde édition, ou 189 de la première.)

Cette noble émulation qui excitait à triompher des difficultés regardées comme insurmontables, à rectifier ou compléter les théories restées imparfaites, paraît avoir constamment dirigé M. Lagrange dans le choix de ses sujets.

D’Alembert avait cru qu’il était impossible de soumettre au calcul les mouvements d’un fluide enfermé dans un vase, si ce vase n’avait une certaine figure ; Lagrange démontre, au contraire, qu’il ne saurait y avoir de difficulté que dans le cas où le fluide se diviserait en plusieurs masses ; mais alors on pourra déterminer les endroits où le fluide doit se diviser en plusieurs portions, dont on déterminera les mouvements comme si elles étaient isolées.

D’Alembert avait pensé que dans une masse fluide, telle que la Terre avait pu l’être à l’origine, il n’était pas nécessaire que les