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le merveilleux voyage de nils holgersson

guise. Aussi ces murailles se dressent-elles, ouvrées et sculptées par la mer et son auxiliaire le vent. Il y a des précipices taillés dans la falaise, et des pics noirs polis sous les coups de fouets incessants du vent. Il y a des colonnes isolées qui surgissent de l’eau, et de sombres cavernes aux entrées étroites. Il y a des escarpements verticaux et nus, et de douces pentes envahies par la végétation. Il y a de petits promontoires et de petites baies et de petits galets que les lames roulent dans un perpétuel bruissement. Il y a de superbes portails de pierre qui ouvrent leurs voûtes au-dessus de l’eau ; il y a des récifs pointus que noie à chaque instant une écume blanche, et d’autres qui se mirent dans une eau glauque et noire, éternellement tranquille. Il y a des marmites géantes creusées dans le roc ; d’énormes crevasses incitent le promeneur à se risquer dans l’intérieur de la montagne jusqu’à la caverne du gnome de Kullen.

Des ronces et des plantes rampent, escaladant et dégringolant ces falaises, ces rocs et ces crevasses. Les arbres ont poussé, mais la puissance du vent les a contraints à se transformer en buissons pour pouvoir se retenir aux flancs de la montagne. Les chênes s’écrasent sur le sol, et des hêtres aux troncs bas forment, dans les replis et les trous, de grandes tentes de verdure.

Ces merveilleuses murailles, avec la mer vaste et bleue en bas, et l’air piquant, scintillant au-dessus, ont rendu Kullaberg si chère aux hommes qu’ils y viennent en foule tout le long de l’été. Il est plus difficile de dire ce qui y attire les animaux, mais ils s’y assemblent tous les ans en une grande réunion de jeu. C’est une coutume qui date de temps immémo-