tour sept fois de suite sans faire attention aux hurlements du gamin ni au caquettement des oies, qui criaient : « Qu’est-ce qui vous prend, monsieur Ermenrich ! Ce n’est pas une grenouille. C’est un homme, monsieur Ermenrich. »
La cigogne finit par poser le gamin à terre sain et sauf. Puis, se tournant vers Akka : « Je retourne à Glimmingehus, mère Akka, fit-elle. Tous ceux qui y habitent étaient fort inquiets lorsque je les ai quittés. Vous pouvez être persuadée qu’ils se réjouiront d’apprendre que Akka, l’oie sauvage, et Poucet, le marmot, vont venir les sauver. »
Sur ces mots la cigogne allongea le cou, étendit les ailes et s’envola comme une flèche qui part d’un arc très tendu. Akka comprenait très bien que monsieur Ermenrich se moquait d’elle, mais elle n’en fit rien voir. Elle attendit que le gamin eût eu le temps de ramasser ses sabots que la cigogne lui avait fait perdre, puis elle le hissa sur son dos et suivit la cigogne. Le gamin de son côté ne fit pas de résistance et ne souffla mot de son intention de ne pas venir. Il était si furieux contre la cigogne qu’il reniflait de colère. Cette espèce de long échassier à pattes rouges s’imaginait évidemment que Nils n’était bon à rien parce qu’il était petit, mais il lui montrerait de quoi Nils Holgersson de Vestra Vemmenhög était capable.
Quelques instants plus tard Akka se posa sur le grand nid de cigogne du toit de Glimmingehus. C’était un nid magnifique. Il reposait sur une roue, et se composait de plusieurs couches de rameaux et de touffes d’herbe. Il était si vieux qu’un grand nombre de plantes et de buissons y avaient pris racine, et lorsque la mère cigogne couvait ses œufs