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à travers la suède

oie sauvage qui ne demande pas mieux que d’empêcher une telle scélératesse. »

À ces mots, la cigogne leva la tête et regarda Akka avec de gros yeux.

En effet, la vieille Akka n’avait ni griffes ni bec propres à combattre. En outre, elle était un oiseau de jour ; dès la tombée de la nuit elle succombait au sommeil, qu’elle le voulût ou non ; or, les rats luttaient justement dans l’obscurité.

Mais Akka avait résolu d’aider les rats noirs. Elle appela Yksi de Vassijaure et lui ordonna de conduire les oies au Vombsjö ; aux objections, elle répondit avec autorité : « Je crois qu’il vaut mieux pour nous toutes que vous m’obéissiez. Il faut que je vole jusqu’à la grande maison de pierre là-bas, et si vous m’accompagnez, il est impossible que les gens de la ferme ne nous voient pas et ne tirent pas sur nous. Le seul que j’emmènerai, c’est Poucet. Il pourra m’être utile, car il a de bons yeux et il peut rester éveillé la nuit. »

Le gamin était ce jour-là d’humeur récalcitrante ; entendant les paroles d’Akka, il se redressa pour se faire aussi grand que possible et s’avança, les mains derrière le dos et le nez en l’air, pour dire qu’il ne voulait pas du tout se battre avec des rats. Akka ferait mieux de chercher ailleurs un compagnon.

Mais à peine le gamin s’était-il montré, la cigogne avait commencé à s’animer. Jusque-là elle était restée la tête penchée, le bec appuyé sur son cou, selon l’habitude des cigognes. Or, voici que tout à coup on avait entendu un gargouillis au fond de sa gorge, comme si elle avait ri. Brusquement elle tendit le bec, saisit le gamin et le lança en l’air à une hauteur de deux ou trois mètres. Elle répéta ce