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le merveilleux voyage de nils holgersson

d’un moment Akka vint s’informer s’il avait trouvé quelque chose à manger, et lorsqu’elle sut qu’il n’avait rien découvert, elle lui présenta une tige de cumin qui avait gardé toutes ses graines.

Lorsqu’il eut mangé, Akka lui dit qu’il courait trop hardiment dans la forêt. Savait-il combien il avait d’ennemis, lui qui était si petit ? Non ; n’est-ce pas ? Et Akka se mit à les lui énumérer.

En se promenant dans le parc, il devait d’abord se garder du renard et de la martre ; sur la rive il devait songer aux loutres ; perché sur les murs de pierre, il ne fallait pas oublier la belette qui passe par le moindre trou ; et s’il voulait se coucher sur un tas d’herbe, il ferait bien d’examiner d’abord si quelque vipère n’y dormait pas son sommeil d’hiver. Dès qu’il sortait dans les champs découverts, il devait épier les éperviers et les buses, les aigles et les faucons qui nageaient dans l’air. Dans les fourrés de coudriers, il risquait d’être pris par l’émouchet ; les pies et les corbeaux se trouvaient partout, et il ferait bien de ne pas se fier à eux ; dès que l’obscurité tombait, il devait ouvrir toutes grandes les oreilles pour tâcher de deviner les gros hiboux et les chouettes au vol si silencieux que tout près d’eux il ne les entendrait pas.

En entendant parler de tant d’êtres qui en voulaient à sa vie, il parut à Nils impossible de leur échapper. Ce n’était pas tant l’idée de mourir qui lui faisait peur, mais celle d’être mangé ; aussi demanda-t-il à Akka ce qu’il fallait faire pour se protéger.

Akka lui conseilla de se mettre bien avec les petits animaux des bois et des champs, avec le peuple des écureuils et le peuple des lièvres, avec les passereaux et les mésanges et les piverts et les