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à travers la suède

C’étaient des cris et des rires et des caquettements : il était étonnant que les gens du château ne les entendissent pas.

Lorsque les oies sauvages eurent assez joué, elles s’envolèrent sur le lac, et se posèrent sur la glace pour se reposer pendant une couple d’heures. L’après-midi passa comme la matinée : d’abord les oies paissaient deux ou trois heures, puis elles se baignaient et jouaient dans l’eau au bord du banc de glace jusqu’au coucher du soleil ; enfin elles s’endormirent.

« C’est juste la vie qu’il me faudrait, dit Nils, au moment de se glisser sous l’aile du jars. Mais demain on va me renvoyer. »

Avant de s’endormir il passa encore en revue tous les avantages qu’il y aurait à suivre les oies. Il ne serait plus grondé pour avoir été paresseux ; il pourrait flâner et ne rien faire toute la journée durant ; son seul souci serait de trouver à manger. Mais comme il avait besoin de si peu maintenant, cela ne serait pas très difficile.

Le lendemain, mercredi, il s’attendait toujours à être renvoyé, mais ce jour-là encore les oies ne parlèrent de rien. La journée se passa comme la veille ; la vie sauvage lui plaisait de plus en plus. Il lui semblait qu’il avait la grande forêt d’Œvedskloster à lui tout seul ; il n’avait aucun désir de retrouver sa petite maison étroite et les petits carrés de champs de son pays.

Il commença à espérer que les oies le garderaient parmi elles ; mais le jeudi il perdit de nouveau cet espoir.

Ce jour-là commença comme tous les autres. Les oies paissaient dans les vastes champs, et le gamin explorait la forêt en quête de nourriture. Au bout