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à travers la suède

agitait ses grandes ailes. En la voyant, Smirre fit appel à toutes ses forces et sauta, mais l’oie blanche s’échappa saine et sauve comme les autres.

Il y eut un moment de tranquillité sous les hêtres.

Smirre se rappela soudain son prisonnier et leva les yeux vers l’arbre. Le petit Poucet n’y était plus, comme on peut bien s’y attendre.

Smirre ne put réfléchir longtemps à sa perte, car la première oie revenait du côté du lac, volant lentement sous le feuillage. Malgré sa récente malchance, Smirre fut content de la voir revenir et se jeta à sa poursuite ; il n’avait pas assez calculé son élan ; il la manqua.

Après cette oie il en vint encore une, puis une troisième, une quatrième, une cinquième, jusqu’à ce que la série s’achevât avec la vieille oie gris d’acier et la grande oie blanche. Toutes arrivaient très lentement et très bas ; au moment de passer au-dessus de Smirre, elles s’abaissaient encore, comme pour l’inviter à sauter. Et Smirre sautait, il faisait des bonds et se lançait à leur poursuite, mais il ne réussit pas à en attraper une seule.

C’était la plus mauvaise journée que Smirre eût jamais vécue. Les oies sauvages passaient toujours au-dessus de lui : elles allaient et venaient, et repassaient encore. Ainsi de magnifiques bêtes qui avaient grandi et s’étaient engraissées dans les champs et les landes d’Allemagne, traversèrent toute la journée la forêt sous les branches, l’effleurant souvent, sans qu’il pût les attraper pour calmer sa faim.

L’hiver était à peine fini, et Smirre se souvenait