Le gamin aurait voulu pleurer d’angoisse, mais le soleil rayonnait maintenant dans le ciel ; jaune comme l’or, et joyeux, il semblait donner du cœur à toute la création. « Comprends bien, Nils Holgersson, disait-il, que tu n’as ni à t’affliger ni à t’inquiéter, tant que je suis là. »
Le jeu des oies
Rien n’arriva plus dans la forêt pendant le temps qu’il faut à peu près à une oie pour déjeuner, mais vers la fin de la matinée, une oie sauvage solitaire passa, volant sous l’épais toit des branches. Elle semblait chercher lentement son chemin entre les troncs et les ramées, et avançait très lentement. Dès que Smirre l’aperçut, il quitta sa place sous le jeune hêtre, et se glissa vers elle. L’oie n’évita pas le renard, mais vola tout près de lui. Smirre fit un bond pour l’atteindre, mais la manqua, et l’oie continua son chemin vers le lac.
Peu de moments après, une nouvelle oie apparut. Elle suivit le même chemin que la première, volant encore plus bas, et plus lentement. Elle aussi passa tout près de Smirre le renard, et il fit un grand bond après elle : ses oreilles effleurèrent presque les pattes de l’oie, mais elle poursuivit son chemin vers le lac, silencieuse comme une ombre.
Un moment encore passa et voilà de nouveau une oie sauvage ; volant plus bas et plus lentement, elle semblait éprouver plus de peine à trouver son chemin