le jars, car j’ai promis de ne pas l’abandonner.
— Tu es libre d’aller où il te plaît, répondit l’oie sauvage.
Sur ces mots elle souleva ses ailes et s’envola sur la glace, suivie des autres oies sauvages, l’une après l’autre.
Le gamin fut désolé de voir échouer son rêve de voyage en Laponie, et en outre il eut peur pour la nuit. « Cela va de mal en pis, jars, dit-il. Nous allons mourir de froid sur la glace. »
Mais le jars avait bon courage. « Il n’y a pas de danger, dit-il. Je te prie de ramasser en hâte autant d’herbe et de paille que tu pourras en porter. »
Lorsque le gamin eut ramassé une bonne brassée d’herbe sèche, le jars le saisit par le col de la chemise, le souleva, et s’envola vers la glace où les oies sauvages debout, l’une à côté de l’autre, dormaient déjà, le bec sous l’aile.
— Étends maintenant l’herbe pour que j’aie quelque chose sous les pieds qui les empêche de coller à la glace ! Aide-moi et je t’aiderai ! dit le jars.
Le gamin obéit, et quand il eut fini, le jars le saisit de nouveau par le col de la chemise et l’enfonça sous son aile. « Je pense que tu y seras au chaud, » dit-il en refermant son aile.
Le gamin se trouva si bien enfoui dans le duvet qu’il ne put répondre ; il était en effet au chaud ; très fatigué, il ne tarda pas à s’endormir.
La nuit
C’est une vérité reconnue que la glace est perfide et qu’on a tort de s’y fier. Au milieu de la nuit la