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de vouloir aller avec les oies sauvages ? — C’est peut-être pour montrer aux oies sauvages que les oies domestiques sont bonnes à quelque chose.

— Nous ne demandons pas mieux, dit Akka. Nous savons maintenant de quoi tu es capable en fait de vol, mais peut-être es-tu plus fort en d’autres sports. Veux-tu par exemple lutter avec nous à la nage ?

— Je ne me vante pas de savoir nager, dit le jars (il avait déjà cru comprendre que l’autre était décidée à le renvoyer, et ne faisait plus attention à ce qu’il disait), je n’ai jamais nagé plus loin que la largeur d’une mare.

— Je suppose alors que tu es très habile à courir, dit l’oie sauvage.

— Jamais je n’ai vu courir une oie domestique, et jamais je n’ai essayé, moi non plus, répliqua crânement le jars.

Il en était sûr maintenant, Akka allait lui dire qu’on ne voulait pas l’emmener. Aussi fut-il très surpris lorsqu’elle s’écria : « Tu réponds courageusement aux questions, et celui qui est brave, peut devenir un bon compagnon, même s’il est ignorant au début. Que dirais-tu si l’on t’offrait de rester avec nous quelques jours jusqu’à ce que nous ayons vu de quoi tu es capable ? — Je veux bien », répondit le jars, tout content.

Là-dessus Akka montra du bec le gamin : « Mais qui amènes-tu avec toi ? Je n’ai jamais vu un être comme celui-là. — C’est mon compagnon de voyage, dit le jars. Il a été gardien d’oies toute sa vie. Je crois qu’il pourrait nous être utile. — Peut-être utile à une oie domestique, répondit Akka. Comment l’appelles-tu ? — Il a plusieurs noms, répondit le jars avec un peu d’hésitation, et ne sachant à l’im-