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le merveilleux voyage de nils holgersson

— Je te remercie, Rose-de-Mai ! dit Nils, le cœur réchauffé par cet accueil. Donne-moi maintenant des nouvelles de mes parents !

— Ils n’ont eu que des chagrins depuis ton départ. La pire histoire est celle du cheval qui a coûté tant d’argent et qui tout l’été a été là sans pouvoir rien faire que manger. Ton père ne veut pas le tuer, mais personne ne veut l’acheter. C’est à cause de lui qu’on a dû vendre mes deux compagnes, Étoile et Lis-d’Or.

Il y avait autre chose que Nils brûlait du désir d’apprendre, mais il était trop embarrassé pour en parler directement. Il demanda donc :

— Ma mère a été très ennuyée, je pense, en voyant que le jars blanc s’était envolé ?

— Je ne crois pas qu’elle aurait eu tant de chagrin à cause du jars, si seulement elle avait su comment il avait disparu. Maintenant elle se plaint surtout de ce que son propre fils, en se sauvant de la maison, ait emporté le jars.

— Ah ! elle croit que je l’ai volé ? demanda Nils.

— Que veux-tu qu’elle croie ?

— Père et mère s’imaginent donc que j’ai couru le pays comme un mendiant cet été !

— Ils t’ont regretté avec la douleur qu’on ressent lorsqu’on perd ce qu’on a de plus cher au monde.

Nils sortit vivement de l’étable. Il se rendit à l’écurie, qui était toute petite, mais propre et bien tenue. On voyait que Holger Nilsson l’avait bien installée pour que le nouveau venu s’y plût. Il y avait là un grand et beau cheval qui luisait littéralement de santé.

— Bonjour ! salua Nils. J’ai entendu dire qu’il y avait un cheval malade par ici. Ce n’est pas possible que ce soit toi ; tu as l’air si bien portant ?